Veille mensuelle française et internationale de l’évaluation d’impact social n°17 – Actualités

Septembre 2022

Événements et actualités du secteur

En France

  • Le Labo E&MISE ESSEC et l’Impact Tank ont organisé le 16 septembre, à la suite de la première édition du Panorama de l’évaluation d’impact social, un atelier consacré à la professionnalisation du métier d’évaluateur d’impact social. De prochains ateliers sont à venir pour poursuivre la démarche réflexive sur ce sujet.
  • L’Avise convie le Social Value France à participer à la deuxième journée des Rencontres Nationales des accompagnateurs de l’ESS, le mercredi 19 octobre prochain, à la Cité Internationale Universitaire de Paris. Sera abordée la question de l’articulation et des coopérations possibles entre acteurs de l’accompagnement généralistes – notamment les membres de la Communauté Emergence & Accélération et les chargé.e.s de mission DLA – et les membres du réseau Social Value France.
  • Le 13 octobre, la Fondation Entreprendre organise avec l’Agence Phare et Impact Track un webinaire sur la démarche de mesure d’impact social du programme Entreprendre la Ruralité qui vise à revitaliser les territoires ruraux fragilisés de manière durable.
  • L’Impact Tank organise le 13 octobre également un webinaire sur l’Accueil et les trajectoires professionnelles des personnes exilées en France où le Labo E&MISE ESSEC évoquera notamment la mesure d’impact social des parcours d’accompagnement des personnes exilées.
  • Impak Analytics a organisé une conférence le 4 octobre sur le sujet “Comment réussir la révolution du secteur financier ?”. Les intervenants, Sir Ronald Cohen, président du Global Steering Group for Impact Investment, Robert Eccles, Professeur au Said Business School d’Oxford University, Chantal-Line Carpentier, Cheffe du bureau du Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) à New-York, Élise Leclerc, Directrice du Labo E&MISE de l’ESSEC et Marc Wormser, Directeur de la Banque Wormser Frères, ont partagé leurs points de vue sur les piliers essentiels à la transformation de l’économie d’impact, les moyens de lutter contre le green et l’impact washing, le rôle des gestionnaires d’actifs des banques, des agences de notation extra-financière et la place de l’Europe pour contribuer à l’avènement de cet économie d’impact.
  • Le Rameau organise un colloque avec la Caisse des Dépôts le 3 novembre 2022 à Paris. Il porte sur les résultats de l’étude d’impact de l’ODD 17 en France, réalisée dans le cadre du programme IMPACT. 

A l’international 

    • Dans la cadre du partenariat entre l’ONG anglaise Global Steering Group for Impact Investing (GSG) et BNP Paribas, Sir Ronald Cohen était invité à s’exprimer le 14 septembre dernier autour de l’évolution du secteur de la finance à impact. Un compte-rendu de l’entretien, au cours duquel il a réaffirmé le caractère incontournable de la mesure d’impact, est disponible.
    • Qu’est ce que la comptabilité pondérée par l’impact ? Que peut-elle mesurer et pourquoi est-elle essentielle à la révolution de l’impact ? Autant de sujets abordés par une leçon introductive de 30 minutes au sujet proposée par Sir Ronald Cohen et George Serafeim de l’initiative Impact Weighted Accounts d’Harvard.
  • En collaboration avec une équipe de chercheurs espagnols et internationaux, le J-PAL Europe s’associe au ministère espagnol de l’inclusion, de la sécurité sociale et de la migration pour lancer un laboratoire politique pour l’élaboration des politiques sociales en Espagne. Celui-ci vise à éclairer les décisions d’investissement public dans le cadre du plan de relance post-Covid par l’évaluation d’impact. Les sujets du revenu minimum, de l’éducation et de l’emploi sont notamment à l’agenda.
  • Le 13 octobre, le Réseau québécois en innovation sociale (RQIS), en collaboration avec le Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec (CTREQ), Humanov·is et Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS) propose un webinaire dédié aux approches, objets et méthodes d’évaluation en fonction des étapes du cycle de vie d’un projet d’innovation sociale. Cette proposition s’inscrit dans le cadre du projet “Outils d’évaluation en innovation sociale” qui vise à mieux “répondre aux besoins des organisations porteuses de projets d’innovation sociale” et des structures qui les accompagnent.
  • Le comité technique du Common Impact Data Standard propose le 19 octobre (à 18h, heure française) un webinaire d’échange autour de la révision des standards avant leur publication. Les principaux changements apportés depuis la version précédente de la norme seront présentés au début de ce temps d’échange.
  • Social Value UK organise une conférence sectorielle (payante) en ligne le 8 novembre de 11h à 14h30, autour du sujet des objectifs de développement durable (“How do we link the social value agenda to the SDGs?”).

 

Rapports d’impact

En France

  • Share it, une structure initiée avec Ashoka pour permettre aux entrepreneurs sociaux de bénéficier des bienfaits du numérique, a mandaté le cabinet Archipel&Co pour réaliser la mesure d’impact social de son action. Les résultats montrent que 71% des structures déclarent que l’accompagnement leur a permis d’augmenter leur impact social et/ou environnemental et que 75% d’entre elles estiment avoir gagné en productivité grâce à Share it.
  • Koreis a accompagné Unis Cité dans la mise en œuvre d’une évaluation d’impact social de son programme Solidarité Aidants, où des volontaires en service civique interviennent pour proposer à des aidants et à leurs proches des visites à domicile hebdomadaires. L’étude montre que 85% des aidants estiment que Solidarité Aidants a permis à leur proche de se sentir moins seul. 78% des aidants déclarent avoir bénéficié de davantage de temps pour eux à hauteur de  8h par mois en moyenne. Parmi les volontaires, 87% d’entre eux estiment avoir gagné en confiance en eux et 68% souhaitent continuer à s’engager auprès de ce public après leur Service civique.
  • Dans le cadre d’un soutien de la Fondation Nehs, l’Agence Phare a accompagné l’évaluation de l’action « Les Tétonnantes », portée par Jeune & Rose sur la vie de jeunes patientes atteintes du cancer du sein. L’association mène des actions d’accompagnement des malades, de prévention du grand public et de sensibilisation des professionnels de santé. L’étude qualitative conduite auprès des bénéficiaires met en évidence que l’action évaluée contribue à une amélioration du bien-être psychologique des patientes, à la préservation des liens sociaux, à l’accès à des informations personnalisées sur le parcours de soin et à développer un désir d’engagement bénévole, sur les aspects de pair-aidance et de militantisme.
  • Toujours grâce au soutien de la Fondation Nehs, l’agence Phare a accompagné le Planning familial d’Indre-et-Loire dans l’évaluation d’impact social de son programme « Handicap : Vie affective et sexuelle ». Leurs équipes ont développé une formation à destination des personnes en situation de handicap, de leurs familles et des professionnels qui les accompagnent. Les entretiens et observations réalisés auprès des bénéficiaires et des professionnels ont mis en avant le fait que la formation permet d’ouvrir un espace de parole sur la vie sexuelle et affective des personnes en situation de handicap, de prévenir à moyen terme certains risques sexuels ainsi que des violences sexistes et sexuelles et enfin de contribuer à légitimer l’accès à la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap, à plus long terme, notamment par une meilleure gestion des émotions et une plus grande attention donnée à la parole de celles-ci par les professionnels.
  • Le Socialab, en partenariat avec 100 000 Entrepreneurs, a mené l’évaluation d’impact des Semaines de Sensibilisation de Jeunes – Femmes et Entrepreneuriat (SEF). L’étude qualitative met en avant que 64% des élèves sensibilisés se projettent mieux dans le monde du travail, 77% se sentent plus capables de se lancer dans un projet qui les tient à coeur, 87% estiment avoir appris de nouvelles choses sur l’entrepreneuriat et 67% estiment que l’intervention leur a permis de réfléchir aux questions de représentations et de stéréotypes. 

 

A l’international

 

  • Beatrice Biondi (Université de Bologne), Aleksandra Romanowska (Université de Gdansk) et Krystian Birr (Université de Gdansk) publient une étude portant sur le programme “Cycling May,” encourageant la mobilité à vélo pour aller à l’école en Pologne. Un plan quasi-expérimental basé sur des comptages quotidiens de vélos sur les pistes cyclables à Gdansk et dans une ville témoin, a été réalisé sur une période de trois ans et montre que la politique a généré une augmentation moyenne de 18% du trafic cycliste quotidien. Malgré l’effet positif estimé pendant l’intervention, les résultats suggèrent que le changement de comportement ne se maintient pas après la fin de l’intervention, ce qui est cohérent avec les résultats de recherches similaires.
  • L’association Crann (Royaume-Uni) fournit des services et du soutien aux enfants et adultes vivant avec des handicaps neuro-physiques, en appliquant un modèle de soin basé sur la famille dans son ensemble. Réalisée avec le cabinet The Outcome, l’étude SROI prospective réalisée sur quatre services proposés pour 2023 a abouti à un ratio de retour social de 4,05 € pour chaque 1,00 € investi. L’analyse de sensibilité a révélé que le rendement social se situe probablement dans une fourchette de 3,65 à 4,50 €.

 

Publications

En France 

  • Paris 2024, structure chargée de l’organisation des Jeux Olympiques d’Été, partage une publication sur la méthodologie d’évaluation de sa stratégie Impact & Héritage. La démarche retenue doit permettre d’évaluer ses résultats et sa contribution aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Elle repose sur l’évaluation de  quatre enjeux prioritaires : l’emploi, l’éducation, la santé et l’inclusion. La démarche s’appuie également sur un comité de suivi de l’évaluation composé d’acteurs du monde académique, dont l’ESSEC, et de représentants du CIO, du Royaume-Uni et du Japon.
  • Lors d’un événement destiné à célébrer les 3 ans d’existence du projet Act’Ice, un programme national d’accompagnement pour les porteurs de projets du secteur pénal, co-porté par Ronalpia et l’Association Possible, Kimso a présenté le Guide d’évaluation d’impact des projets Justice / Prison.
  • Le Groupe BNP Paribas partage un article dans lequel il détaille sa contribution aux contrats à impact social.

A l’international 

  • Kate Ruff, de l’organisation Common Approach (Canada), partage une revue d’article portant sur des travaux conduits avec des organismes caritatifs, des investisseurs d’impact, des fondations et des régulateurs. Les auteurs soutiennent que les normalisateurs devraient envisager une approche de « bien commun » pour l’établissement de normes d’impact social.
  • Jason Saul, directeur exécutif du Center for Impact Sciences de l’université de Chicago et fondateur de The Impact Genome Project, publie dans la SSIR un article intitulé “Pourquoi le secteur social a besoin d’un registre d’impact.“ En se basant sur des exemples de secteurs dotés de bases de données harmonisées, il explique l’intérêt qu’aurait le secteur social à construire de tels registres permettant de  cataloguer des informations, rendre compte des résultats, déterminer l’impact et/ou la rentabilité de programmes, et analyser ce qui fonctionne.
  • Dans la continuité, la SSIR publie un autre article évoquant les résultats d’une étude conduite par Impact Genome et ideas42 pour tester si la disponibilité de données accessibles, normalisées et objectives  avait une quelconque influence sur le comportement de dons des financeurs vers les projets associatifs. L’étude a révélé que la fourniture de données objectives orientait les décisions de dons vers des organismes de bienfaisance plus performants, lorsque les donateurs pouvaient comparer les organismes. La majorité des répondants (74 %) a de plus déclaré qu’ils trouvaient utile de comparer les organismes caritatifs en utilisant un cadre similaire.
  • Le CEDIL (Centre of Excellence for Development Impact and Learning, Royaume-Uni) partage un nouveau document de travail portant sur plusieurs questions conceptuelles liées à la construction et à la validation de mesures appropriées et utiles à l’évaluation. En particulier, le document aborde les questions suivantes : que mesurer ? Comment le mesurer ? Comment utiliser les mesures existantes et comment construire de nouvelles mesures ? Une vidéo de présentation de ces travaux par ses auteurs, Orazio P. Attanasio et Elisa Cavatorta, a également été publiée.
  • SoPact (Etats-Unis) propose un outil de gestion des indicateurs permettant de sélectionner ce que l’on veut mesurer et comment en partant de sa théorie du changement.

Figure 1 : L’outil  “Measure what matters” proposé par SoPact

 

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Note de Veille rédigée par Clara Cohade et Louis Raynaud de Lage, sous la direction d’Elise Leclerc.