Visuel Veille N°12 Labo E&MISE

Les actualités, articles et outils à saisir de l’Observatoire de l’Evaluation d’Impact Social de l’ESSEC

Mars 2022

 

Événements et actualités du secteur

En France

  • Thibault Guilluy, le Haut Commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises a dévoilé mi-mars la liste des 5 nouveaux lauréats des contrats à impact : Article 1, ClubHouse, Moojvee Talents, Les eaux Vives Emmaüs, Gojob. En novembre dernier, 4 premiers lauréats avaient été annoncés : Télémaque, Duo for a job, Comme les autres et Messidor. Le contrat à impact social a été impulsé par les pouvoirs publics afin de répondre à des besoins sociaux ou environnementaux insuffisamment pris en charge par l’État via un système d’appels à projets. Les porteurs de projets qui répondent sont mis en relation avec un organisme structureur qui fait le lien avec des investisseurs tiers et les pouvoirs publics. Le mécanisme de financement est garanti par l’atteinte ou non de résultats quantifiables qui sont définis en amont par les parties prenantes puis mesurés par un évaluateur externe. 
  • L’association Comme les Autres, accompagnant dans leur parcours de reconstruction les personnes devenues handicapées suite à un accident de la vie, a signé mi-mars un protocole d’engagement concrétisant le lancement de son contrat à impact. Le cabinet Improve sera son évaluateur.
  • Organisés par le Bocal – en distanciel, 3 webinaires “Evaluer l’utilité sociale, mesurer l’impact social en ESS” ont eu lieu les 25, 30 et 31 mars. L’enjeu était de permettre aux participants de faire un tour d’horizon à 360 degrés et d’avoir une compréhension ouverte et critique sur les questions d’évaluation afin d’ouvrir le champ des possibles, notamment en termes de méthodes ou de communautés partageant des valeurs et des pratiques sur le champ de l’évaluation.
  • Collectif Emploi a présenté sa démarche d’évaluation et de mesure d’impact le 31 mars : “Mesurer le Agir Ensemble pour l’emploi : la démarche d’évaluation d’impact des Collectifs Emploi » (replay et présentation utilisée disponibles). Une méthodologie a été testée sur 3 Collectifs Emplois qui ont participé à la Communauté nationale des Collectifs Emploi dont l’objectif est d’agir ensemble afin d’améliorer les parcours de retour à l’emploi. Cette communauté leur permet de se regrouper, d’échanger et de capitaliser autour de problématiques et d’objectifs communs. L’événement revenait sur les premiers résultats de cette évaluation d’impact.
  • Dans le cadre de sa mission “Agir pour le bien être mental des individus tout au long de la vie”, la Fondation AESIO a décidé de sensibiliser et d’accompagner ses partenaires à l’évaluation et la mesure d’impact social via une formation théorique et pratique animée par le cabinet Improve.
  • Lancement de la démarche “Projets à impact du Grand Paris” le 22 mars, démarche portée par Impact Tank qui réunit décideurs publics et privés, acteurs de terrain et chercheurs autour de l’évaluation et la mesure d’impact puis la mise à l’échelle des innovations sociales les plus prometteuses dans le domaine de l’urbanisme inclusif. Pendant un an, les parties prenantes de cette démarche s’activeront à répondre à la question : Comment les innovations sociales du Grand Paris contribuent-elles à « changer la vie » de toutes et tous sur le territoire en améliorant leurs quotidiens mais aussi leur parcours de vie ?

 

A l’international 

  • L’Impact Tank partage la synthèse des enseignements à retenir de la conférence “Encourager l’innovation sociale à l’échelle européenne, de la recherche à l’action” organisée le 11 février dernier, à laquelle avaient notamment participé Lisa Hehenberger (Esade), Jürgen Howaldt (Dortmund University), Gorgi Krlev (Université de Heidelberg) et Thierry Sibieude (ESSEC Business School) pour les experts académiques, et Amélie de Montchalin (Ministre de la transformation publique) et Risto Raivio (Union Européenne, Direction Générale pour l’emploi, les affaires sociales et l’inclusion) pour les pouvoirs publics. Parmi les huits messages transmis figurent l’importance de définir collectivement ce qu’est l’innovation sociale ainsi que la nécessité pour les innovateurs d’évaluer leur impact social en s’appuyant sur des données robustes.
  • Le Miller Center for Social Entrepreneurship (université de Santa Clara) et le cabinet SoPact ont organisé un webinaire intitulé “What are the Best Practices for Collecting, Analyzing & Using Impact Data?” le 8 avril.
  • Le Common Approach recherche des réseaux d’organisations à vocation sociale au Canada pour participer au projet “pilote éclaireur” sur l’utilisation des quatre normes de l’Approche Commune. Cette nouvelle approche vise à mesurer l’impact de manière plus efficace et pertinente que les approches traditionnelles. 
  • Louis Boudoux d’Hautefeuille et Lisa Hehenberger de l’Esade publient un rapport sur la gouvernance de la mesure d’impact dans les fonds d’investissement d’impact européens (“The Governance of Impact Measurement in European Impact Investing Funds”), abordant notamment la façon dont les fonds d’investissement d’impact européens intègrent l’impact dans le processus d’investissement, et basé sur des recherches documentaires et des entretiens avec huit fonds d’investissement à impact en Europe. L’enregistrement du webinaire de présentation de ce rapport est également disponible.
  • Le GIIN lance les benchmark d’impact sectoriaux IRIS+, un outil permettant aux investisseurs d’analyser leur performance d’impact sectorielle sur le marché et de comparer leurs résultats d’impact à ceux de leurs pairs et aux ODD. Le premier benchmark est axé sur l’inclusion financière. Un aperçu de la version bêta du benchmark est disponible ici. Le prochain benchmark sectoriel portera sur l’agriculture.

 

Rapports d’impact

En France

  • Goodwill Management a publié l’évaluation d’impact social de la Cloche, une association qui œuvre au quotidien pour rendre la société plus inclusive. 4 changements générés par son action ont été démontrés : changement des regards sur la grande exclusion, augmentation de l’engagement et du passage à l’action, création de lien social et rupture de l’isolement, une plus grande inclusion des villes.

 

A l’international

  • Une équipe de chercheuses du J-Pal publie les résultats d’une évaluation randomisée portant sur un programme de garde d’enfant intitulé “4-7 Program” au Chili. Le programme a augmenté l’emploi des mères et l’utilisation des garderies pour les jeunes enfants qui n’étaient pas éligibles, ce qui suggère que les femmes ont besoin de garderies pour tous leurs enfants afin d’intégrer le marché du travail. En outre, le programme n’a pas amélioré les résultats scolaires des enfants en moyenne, mais a amélioré l’assiduité et les notes des enfants qui n’étaient pas supervisés auparavant par un parent pendant les heures périscolaires.
  • La Fondation OVO (fournisseur d’électricité britannique) a réalisé une étude sur le SROI prévisionnel de ses trois programmes, portant respectivement sur l’accès à la santé et à l’éducation d’habitants de zones rurales au Kenya, la rénovation de logements pour des personnes sans-abri Royaume-Uni et le mécénat de compétences de salariés de l’entreprise au sein d’associations britanniques. La valeur moyenne projetée pour les trois projets est de 10,19 livres sterling pour une livre sterling investie.
  • Un groupe de chercheurs de l’université de Witwatersrand en Afrique du Sud publie une étude quasi-expérimentale de l’impact des migrations vers le milieu urbain en Afrique du Sud. Basée sur des données nationales (National Income Dynamics Study, NIDS),  cette étude révèle que les migrants ruraux-urbains connaissent un déclin dans les résultats de santé physique et mentale déclarés. L’étude identifie l’isolement social et les conditions de vie difficiles comme certains des facteurs à l’origine de ces résultats négatifs en matière de santé.

 

Publications

En France 

  • Un ouvrage sur la mesure d’impact social vient d’être publié en opensource sur Zenodo : “Evaluation. Fondements, controverses, perspectives ». Il propose un panorama de la diversité des pratiques existantes mais revient également sur ses fondements théoriques.
  • Suite au cycle 2020 des Petits déjeuners de la mesure d’impact, Convergences, l’Avise et Improve ont finalisé et publié en collaboration un livrable dédié à la qualité de la mesure d’impact : “Mesure d’impact : pour un regard critique”. Ce livrable propose 4 axes de questionnement : Parle-t-on bien d’impact social ? Y a-t-il bien une volonté de l’organisation à générer un impact et comment est-elle formalisée ? Le rapport est-il transparent sur les éléments clés de l’étude ? A quoi servira cette évaluation ?
  • La 27e région, un laboratoire de transformation publique en France, présente son livret de l’enquête Nouvelles Mesures!, un programme expérimental inter-collectivités visant à décrypter et expérimenter de nouveaux modèles comptables pour soutenir les acteurs publics face à leur responsabilité écologique et sociale. 
  • Terra Nova, un think tank cherchant à produire et diffuser des solutions politiques innovantes en France et en Europe, vient de publier une note de synthèse détaillant les mesures qu’un ministère de l’Économie de l’impact pourrait prendre rapidement pour développer une action publique pérenne dans ce domaine. Cette note axe ses propositions autour de 5 enjeux : fédérer les acteurs, clarifier le cadre, accompagner les organisations, développer l’écosystème de financement et porter le sujet en Europe. Elle propose de développer l’écosystème de financement notamment via un renforcement du secteur de l’analyse d’impact (plus de moyens humains à disposition, plus d’accès à des données publiques de qualité – p12-13).

 

A l’international 

  • Dans le cadre de l’initiative Impact-weighted accounts de la Harvard Business School, deux chercheurs explorent le sujet de l’évaluation de la qualité d’un emploi. Après avoir conduit des expérimentations durant deux ans avec des entreprises dans des secteurs d’activité variés, ils proposent sept questions que les entreprises peuvent se poser sur la qualité, la mobilité et l’équité de leurs emplois, et donnent des exemples de la manière dont les entreprises utilisent ces paramètres pour créer des emplois intéressants et développer leur main-d’œuvre.
  • Un chapitre portant sur l’évaluation de l’impact social rédigé par Gorgi Krlev (Université d’Heidelberg) et Federica Angeli (Université de York) figure dans l’ouvrage Organizing for Sustainable Development à paraître en Avril aux éditions Routledge. 
  • USAID s’est associé à Social Impact pour construire un canevas pour développer sa théorie du changement, intitulé le “TOC Workbook.” Cette ressource en accès libre propose un parcours de cinq étapes et s’adresse principalement aux projets liés aux enjeux de développement.
  • Employé très fréquemment dans les travaux d’évaluation d’impact social ainsi que dans de nombreux autres champs scientifiques, le terme ”besoin” renvoie t-il à une définition établie ? Ambre Fourrier, candidate au doctorat en sociologie à l’université du Québec, propose une recension de littérature sur la notion de besoins et en distingue deux approches. La première reconnaît l’existence de besoins « absolus » ou « objectifs » et tente de les hiérarchiser, tandis que la deuxième est composée de diverses perspectives qui peuvent être qualifiées de « relativistes ».
  • Le Journal of Wealth Management publie un article intitulé “Considérations sur la mesure de l’impact pour les investisseurs du marché privé” (Impact Measurement Considerations for Private Market Investors) dans lequel les auteurs analysent les approches existantes de la mesure de l’impact et présentent une méthodologie pour calculer et agréger les mesures d’impact dans un portefeuille privé. 

 

Newsletters

 

Retrouvez tous les mois notre veille internationale sur l’évaluation d’impact social sur la page LinkedIn du Labo. Des questions ? Des propositions de contributions ou des solutions pour l’évaluation d’impact social ? Contactez-nous via louis.raynauddelage@essec.edu ou leclerc@essec.edu 

Note de Veille rédigée par Clara Cohade et Claire Salmon, sous la direction de Thierry Sibieude et d’Elise Leclerc et avec la contribution de Louis Raynaud de Lage.