Visuel Veille N°11 Labo E&MISE

Les actualités, articles et outils à saisir de l’Observatoire de l’Evaluation d’Impact Social de l’ESSEC

Février 2022

 

Événements et actualités du secteur

En France

  • Impact Track et Paris Initiative Entreprise (PIE, premier financeur des structures de l’ESS à Paris) ont développé en partenariat un outil et une méthodologie d’évaluation d’impact social proche du terrain. L’approche prend en compte les contraintes des entrepreneurs et a pour ambition de faciliter son appropriation par les porteurs de projet de l’ESS.
  • Social Value France, premier réseau français pour le débat et le partage autour de l’actualité et des pratiques d’évaluation de l’impact social, a organisé une session plénière le 3 mars en visioconférence à l’occasion laquelle  Laura Douchet (Ellyx) et Christelle van Ham (Eexiste) sont revenues sur leur expérience des outils et méthodes utilisés par leurs cabinets respectif, pour entretenir dans la durée l’évaluation et faciliter l’appropriation de la démarche.
  • Les Petits Déjeuners de la mesure d’impact, animés par Convergences et Improve, se sont tenus ce 9 mars afin de réfléchir et échanger autour d’une approche intégrée de la mesure d’impact économique, sociale et environnementale.
  • Tek4life, catalyseur de la transition écologique et bioéconomique qui accompagne les organisations dans le développement de leur activité et ce en adéquation avec le vivant, organise une “journée festive grand public”, “la fête à Pigou”, le 1er juillet 2022 afin de replacer le vivant au coeur de nos systèmes économiques.

A l’international 

  • La Plateforme européenne sur la finance durable a rendu le 28 février, après 18 mois de travail, un rapport technique suggérant une structure de taxonomie sociale à la Commission Européenne. L’enjeu est de créer un langage commun en Europe en matière d’impact social.
  • Dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, l’Impact Tank organise une webconférence autour du sujet “Encourager l’innovation sociale en Europe, de la recherche à l’action”. Celle-ci s’est tenue le 11 mars de 9h30 à 12h et a rassemblé des universitaires, des entrepreneurs sociaux et des représentants institutionnels de toute l’Europe autour de deux tables rondes qui ont traité des perspectives de recherche sur le développement de l’innovation sociale en Europe.
  • Le Miller Center de l’université de Santa Clara (Etats-Unis) lance la troisième promotion de son programme d’accompagnement d’entreprises à la mesure d’impact social, en partenariat avec le cabinet SoPact. Cette édition intégrera également des étudiants de l’université qui réalisent des stages auprès des structures accompagnées. 
  • Un an après le premier “Evidence Dialogue,” des responsables opérationnels et de l’évaluation du FCDO, du MCC, du Norad, de l’USAID et de la Banque mondiale se réuniront à nouveau pour réfléchir et rendre compte des mesures qu’ils ont prises pour améliorer la culture de la preuve et de l’apprentissage, au sein de leurs organisations au cours d’un webinaire qui aura lieu le 24 mars à 14h.
  • Social Value UK propose sa formation “Value & SROI practitioner » en ligne, avec un format de cinq rencontres sur deux semaines. Les prochaines sessions démarreront les 16 mars, 20 avril, 18 mai et 22 juin prochain. 
  • Le GIEC publie son sixième rapport d’évaluation sur les effets du changement climatique, en examinant les écosystèmes, la biodiversité et les communautés humaines aux niveaux mondiaux et régionaux. Ce rapport examine plus particulièrement les capacités et les limites du monde naturel et des sociétés humaines à s’adapter au changement climatique.

 

Rapports d’impact

En France

  • Benenova vient de partager les résultats de sa 4eme évaluation d’impact, réalisée par Kimso sur le 2e trimestre 2021. Cette association favorise l’engagement bénévole pour une société plus inclusive et solidaire en accompagnant et facilitant les mises en relation associations/bénévoles. Voici quelques résultats, parmi  les plus significatifs : 94% des bénévoles interrogés affirment que le bénévolat est une source de bien-être et 75% se sentent mieux informés sur certaines causes sociales et environnementales. Du côté des associations, cela permet d’alléger leur charge de travail quotidienne (82%) et développer leurs activités (61%).
  • Oséos confirme que la réalité virtuelle permet de s’évader et d’améliorer le bien être des personnes en perte d’autonomie et de leurs aidants, grâce à l’évaluation de son impact réalisée en collaboration avec Impact Track. 74% des professionnels encadrants ont ainsi déclaré que les bénéficiaires en perte d’autonomie avaient vécu un moment d’évasion grâce à l’expérience de la réalité virtuelle. L’évaluation révèle également pour les professionnels encadrants interrogés, une réduction des préjugés liés au handicap, à l’âge ou à l’environnement social : suite aux réactions des bénéficiaires lors des animations, 71% d’entre eux atténuent leurs idées reçues.
  • Refugee Food publie les résultats de l’évaluation d’impact de ses journées de sensibilisation à la transition alimentaire et à la lutte contre les préjugés envers les personnes réfugiées auprès des collégiens de Marseille. Suite aux interventions, 61% des 285 collégiens sensibilisés se sentent plus motivés pour agir en faveur de l’intégration des personnes réfugiées, 58% déclarent avoir changé de regard sur les migrations et les personnes réfugiées et 45% ont amorcé des échanges avec leur entourage sur les sujets de migrations et/ou d’alimentation durable suite à l’intervention

A l’international

  • Une étude d’Ingvild Almås, Alex Armand, Orazio Attanasio, Pedro Carneiro et Valérie Lechene examine l’impact du fait de verser une aide de transfert conditionnel en espèces (TCE) au père ou à la mère d’un ménage. La Macédoine a mis en place un vaste programme de transferts monétaires conditionnels pour l’éducation, qui a été randomisé par région pour aller à l’un ou l’autre des parents. Ils ont constaté que lorsque les transferts allaient aux mères, davantage d’argent était dépensé en nourriture. Ils ont également mené une expérience pour voir à quel point les femmes appréciaient d’être les bénéficiaires en testant la part d’un nouveau transfert qu’elles étaient prêtes à abandonner pour le recevoir elles-mêmes, plutôt que de le laisser à leur mari. En moyenne, les femmes étaient prêtes à renoncer à 19 % du transfert pour le recevoir elles-mêmes. Cependant, parmi les femmes qui étaient déjà bénéficiaires du TCE du gouvernement, ce chiffre était plus élevé (22 %), ce qui, selon les chercheurs, témoigne des effets d’autonomisation du transfert sur les femmes.
  • Les chercheurs M. Caridad Araujo et Karen Macours ont réalisé une étude portant sur l’impact de transferts conditionnels  en espèce sur les enfants des familles ayant bénéficié du programme Progresa au Mexique, vingt ans après. Près de 7 000 personnes qui étaient enfants (soit dans l’utérus ou dans les 1 000 premiers jours de leur vie, soit en transition vers l’école secondaire) lorsque leurs familles ont commencé à recevoir de l’argent ont été suivies. Les résultats sur le premier groupe montrent des impacts positifs sur le niveau d’éducation et les revenus attendus, résultats qui se sont maintenus à long terme pour le deuxième groupe et se sont manifestés par des revenus plus importants, une plus grande mobilité géographique, et une formation plus tardive de la famille. 
  • L’association turque Adim Adim (« pas-à-pas »), qui porte une initiative sociale permettant à des associations de collecter des fonds en promouvant le sponsoring pour les sports tels que la course à pied, le cyclisme et la natation, publie son rapport SROI. Le taux de SROI obtenu est de 1 pour 5,56 et les principaux impacts identifiés portent sur la sensibilisation des parties prenantes à cette initiative et le fait de faire du sport.
  • Le National Bureau of Economic Research publie une étude randomisée portant sur les sessions d’information pour le choix de l’école secondaire de la ville de New York. L’étude montre que ces interventions ont permis de réduire la probabilité d’inscription dans des écoles dont le taux d’obtention de diplôme est inférieur à la médiane de la ville (75 %). Le partage d’une liste simplifiée d’écoles ayant un taux de diplomation relativement élevé a eu l’impact le plus important, amenant les élèves à s’inscrire dans des écoles secondaires ayant un taux de diplomation supérieur de 1,5 point de pourcentage. En revanche, la diffusion des mêmes informations en ligne n’a pas modifié le choix des élèves ni leur inscription, à cause d’une faible utilisation.

 

Publications

En France 

  • L’Unapei, dans un entretien réalisé auprès de Marie-Line de Bortoli, responsable de projet, présente sa démarche d’évaluation d’impact social, mise en place dans le cadre de l’appel à projets FSE 2018 « Concevoir, expérimenter et diffuser des outils et des démarches d’évaluation d’impact social » de l’Avise. L’Unapei a mené une expérimentation avec 3 régions permettant d’aboutir à la construction d’un guide méthodologique et d’une offre de formation dédiée au secteur du médico-social.
  • La Croix Rouge Française, au travers du témoignage de Marie-Agnès Tur, chargée de mission impact social, partage son expérience en matière d’évaluation d’impact social. Cette démarche avait été lancée dans le cadre de l’appel à projets FSE 2018 de l’Avise. Elle avait fait le choix d’internaliser sa mesure via la mise en place d’une cellule “MIS” afin de piloter et de formaliser une méthodologie d’impact social à l’échelle de l’organisation.
  • Energie Partagée (lauréat de l’appel à projets FSE 2020 de l’AVISE) évalue l’impact des projets d’énergie renouvelable citoyens. Marion Richard, responsable de l’animation nationale, revient dans une interview, sur les premières réalisations et les prochaines étapes de cette démarche financée par le FSE 
  • Carenews publie son hors série “Rétrospective 2021 : Une année d’engagements” qui fait le bilan 2021, mois par mois, des grands évènements, initiatives, tendances et innovations autour de l’engagement. Chiffres clés et témoignages à l’appui.
  • Le Laboratoire commun DESTINS publie un manifeste sur “Les modalités et intérêts à mesurer l’innovation sociale de rupture”. L’innovation sociale de rupture est une combinaison dynamique d’innovations de services, de produits, de politiques publiques, de modèles économiques et organisationnels qui rompent avec l’existant. Elle cherche à créer un changement radical et durable des cadres culturels, institutionnels, cognitifs et des pratiques sociales. Ce manifeste revient sur les différentes approches existantes de mesure de la performance sociale (méthodes centrées sur la valeur produite par des organisations seules et méthodes relevant de démarches collectives) et dessine les contours de la démarche nécessaire à une appréciation de l’innovation sociale de rupture : une mesure sur le long terme, une mesure de la valeur créée par le collectif et une qualification de la rupture apportée par l’innovation.
  • L’association Fair (Financer Accompagner Impacter Rassembler), collectif des acteurs de la finance à impact social, a dévoilé un livre blanc recensant 10 propositions à destination des candidats aux élections 2022 (présidentielles et législatives), pour amorcer la transition sociale et environnementale.

A l’international 

  • Julien Kleszczowski et Nathalie Raulet-Croset publient dans les annales de l’économie publique sociale et coopérative un article (accès au texte complet restreint) en anglais portant sur le processus d’appropriation de la démarche d’évaluation d’impact social au sein des Apprentis d’Auteuil. Le rôle des acteurs internes y est souligné, ainsi que les différentes phases d’appropriation traversées.  
  • Caroline Fiennes, experte britannique en philanthropie, pubie dans le magazine Philanthropy Impact un article dans lequel elle affirme que la plupart des organismes de charité ne devraient pas mesurer leur impact car leur taille est trop petite pour le faire et elles sont biaisées. L’auteur encourage plutôt ces organisations à évaluer d’autres aspects de leur intervention, tels que les besoins de leurs bénéficiaires.
  • La Stanford Social Innovation Review (SSIR) publie un extrait d’un chapitre du livre “Frontiers in Social Innovation,” rédigé par les professeurs de droit de Stanford Paul Brest et Colleen Honigsberg, « Measuring Corporate Virtue and Vice : Making ESG Metrics Trustworthy ». Les auteurs y proposent des pistes pour aboutir à un cadre complet de reporting ESG incluant notamment des infrastructures de reporting plus abouties.
  • La SSIR publie également un article intitulé “Fixing the S in ESG” (Réparer le S de l’ESG) soulignant l’importance de ne pas négliger l’impact social par rapport à l’impact environnemental notamment. L’article propose des pistes pour moderniser la façon dont sont mesurés les impacts “S” : la normalisation de certains indicateurs, la quantification, et le reporting.
  • 3ie publie sur son blog une série de trois articles portant sur l’éthique dans la recherche en science sociale et l’évaluation d’impact. Rédigés par le Dr Douglas MacKay, professeur associé de politique publique à l’Université de Caroline du Nord, ces articles traitent des sujets de la privation de traitement d’un groupe témoin et des paiements aux participants à des études. 
  • CERISE partage une nouvelle proposition de cadre d’indicateurs à destination des fournisseurs de services financiers basés sur les ODD, fruit d’un groupe de travail en collaboration avec le SPTF et le e-MFP. Cette publication revient sur l’historique du projet, dresse l’état des défis en la matière et notamment celui de l’alignement entre les fournisseurs de services financiers et leurs investisseurs, et propose des indicateurs de référence.

 

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