Décembre 2022 – Janvier 2023

Événements et actualités du secteur

En France

  • Le 16 janvier s’est tenue une rencontre organisée par Global Shapers Paris sur le sujet: “Engagement Sociétal des Entreprises : Comment le Mesurer ?” animée par Emeline Stievenart, Experte en Évaluation d’Impact Social. La discussion a porté sur la définition de l’impact sociétal d’une entreprise, sur la mise en place d’une vraie stratégie sur le sujet et l’état de l’art des pratiques aujourd’hui.
  • Le 26 janvier avait lieu la rentrée des Petits déjeuners de la mesure d’impact de Convergences, co-animés par l’Avise et Improve. La prochaine rencontre aura lieu le 23 mars.
  • StoneSoup a lancé la deuxième édition de « Recipes for Impact », un programme de mentorat pro bono qui vise à soutenir les petites organisations et les entreprises sociales qui se concentrent spécifiquement sur la défense et la promotion des droits de l’homme dans le monde. 15 consultants de Stone Soup offriront des sessions de mentorat pro bono à 8 organisations, notamment en matière d’évaluation d’impact social.
  • Circul’R a partagé le replay d’un webinaire intitulé : “comment mesurer efficacement l’impact de sa stratégie économie circulaire” ?  Il a été l’occasion d’annoncer le lancement de la prochaine Fabrique Circul’R consacrée au sujet de la mesure de la circularité avec trois objectifs : “soutenir le pilotage opérationnel de la transition circulaire des entreprises en leur permettant de mieux mesurer la circularité, préparer la mise en conformité de leur reporting extra-financier avec les réglementations européennes et françaises à venir et prouver la pertinence financière et carbone des projets circulaires”.  Circul’R annoncera prochainement les candidats retenus pour participer à cette Fabrique.
  • Le 1er février, makesense a animé un webinaire sur la prise en charge des “ainés” dans des établissements spécialisés avec Habitat inclusif, Arbitryum et Swiss Life. Cet échange porte sur “la manière dont nous accompagnons les soignants à prendre soin de leurs aînés » et aborde notamment la question de la gestion des risques et du suivi et de la mesure d’impact.
  • Le collectif Territoires Solidaires (composé de AG2R La Mondiale, L’Avise, Bleu Blanc Zèbre, La Croix-Rouge française, Croix-Rouge Insertion, Familles Rurales, Kawaa et Yes We Camp) organise un webinaire le 9 février sur le thème : “La mesure d’impact dans l’innovation sociale, passage obligé ?”. Seront notamment abordées les questions de l’intérêt de mettre en place une mesure d’impact social, de ses modalités et de sa temporalité.
  • Le Sommet de la mesure d’impact organisé par l’Impact Tank a lieu le 13 février à l’Assemblée nationale. Avec près de 150 intervenants, de nombreux temps d’échange sont organisés sur différents sujets qui nécessitent la mise en œuvre de la mesure d’impact : inclusion numérique, aide sociale à l’enfance, bien vieillir, etc. Il sera notamment l’occasion de présenter les résultats du Panorama de l’évaluation d’impact social 2022 réalisé par le Laboratoire E&MISE ESSEC et l’Impact Tank.

 

A l’international 

  • Social Value International a publié les enregistrements vidéo des allocutions de bienvenue et d’ouverture ainsi que la plénière d’ouverture de la conférence Social Value Matters Europe qui a eu lieu à Turin, en Italie, les 24 et 25 octobre 2022. La plénière d’ouverture s’intitule « L’évaluation d’impact : un outil pour soutenir le plan pour une nouvelle économie sociale » et évoque le rôle de la discipline dans le partage de bonnes pratiques à l’échelle européenne.
  • Le Pioneers Post a réalisé un entretien (en accès restreint) de Sir Ronald Cohen publié sous le titre “La transparence va perturber les entreprises ayant un impact négatif.” dans lequel le chercheur invite à mesurer les résultats des entreprises par ses impacts sociaux et environnementaux. 
  • SoPact (Etats-Unis) a proposé le 31 janvier un webinaire portant sur l’importance de la propriété des données (“The Importance of Data Ownership in 2023”). Celui-ci s’adresse à des entrepreneurs cherchant à construire une stratégie de suivi de leur impact social et son enregistrement est disponible ici
  • Le TIESS (Canada) et la Chaire de recherche sur la transition écologique de l’UQAM proposent un “Salade et savoir” le 10 février à 18h (heure française) sur le sujet de l’évaluation des initiatives d’alimentation.  Deux étudiantes de la Chaire, Andrée-Ann Rouleau et Mylène Arbour, présenteront les résultats de leurs travaux en lien avec l’évaluation d’initiatives en alimentation à Montréal. Plus d’informations et inscriptions ici
  • Le CEDIL (Royaume-Uni) organise sa conférence annuelle du 21 au 24 février en ligne sur le thème “Innovations dans l’évaluation d’impact : qu’avons-nous appris ?.” Les quatre sessions incluront des discussions de groupe et des présentations d’experts sur  l’avenir de l’évaluation d’impact et les leçons apprises sur l’utilisation d’un éventail de méthodes pour évaluer l’impact, en particulier dans les contextes humanitaires.
  • L’ISDC (International Security and Development Center, Royaume-Uni) organise un atelier en ligne intitulé “Conducting Rigorous Impact Evaluations in Humanitarian Emergencies and Conflict Settings: A Research-to-Practice Training Workshop” du 14 au 16 mars prochain. Son objectif est de fournir un aperçu général des outils et des données nécessaires à la conduite de ces évaluations, de discuter des solutions théoriques et pratiques aux défis posés par la conception et la conduite de ces évaluations, et de renforcer la collaboration entre la recherche et la pratique pour capitaliser sur ce sujet. 
  • L’IAIA (International Association for Impact Assessment) propose un cours en ligne intitulé “Une évaluation d’impact plus efficace : outils pour une argumentation plus solide et une rédaction plus claire” (en anglais) à partir du 14 mars 2023. Ce cours vise à aider à raisonner plus clairement et à rédiger des analyses d’impact plus efficaces.  Plus d’informations ici.

     

    Rapports d’impact

    En France

    • Kimso a accompagné l’association Benenova dans le cadre d’une formation-action pour réaliser son évaluation d’impact social. L’étude montre que 43% des personnes interrogées ont vécu leur première expérience de bénévolat avec Benenova. Une personne sur quatre s’engage régulièrement auprès d’une association grâce à Benenova. Pour 94% des personnes interrogées, des bénévoles, le bénévolat participe à leur bien-être. 58% ont changé de regard sur certains publics ou certains enjeux sociaux ou environnementaux. Du point de vue des associations, 98% d’entre elles déclarent trouver des bénévoles plus facilement et rapidement. 61% développent de nouvelles activités ou renforcent l’existant.
    • Improve a accompagné l’Association Nationale des Compagnons Bâtisseurs dans l’évaluation d’impact social du projet CapaCité, lauréat de l’AMI TremplinAsso. Ce projet déploie l’auto-réhabilitation accompagnée dans 80 Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Il consiste à rendre les habitants acteurs de la rénovation de leur lieu de vie, que ce soit dans leur propre logement, chez un voisin,ou au sein d’un chantier solidaire dans un espaces collectif. Le projet propose aussi aux habitants des formations au bricolage ou la mise à disposition d’outils nécessaires aux travaux. L’étude a permis de démontrer une amélioration des conditions de  vie : 89% des bénéficiaires se sentent mieux dans leur logement. L’étude met aussi en avant une augmentation de la capacité d’agir : 81% des bénéficiaires déclarent avoir pris conscience de ce qu’ils étaient capables de faire. Par ailleurs, 70% des bailleurs considèrent comme très probable une diminution de leurs coûts liés aux travaux et à la gestion locative
    • Financée par la Fondation nehs, l’Agence Phare a mené l’évaluation d’impact social d’une formation au GIH Bichat qui vise à améliorer chez les soignants les pratiques de dépistage des femmes à risque de Mutilation Génitale Féminine (MGF) et à favoriser leur accès à une prise en charge adaptée. Cette formation permet d’abord de renforcer les connaissances théoriques et pratiques sur les MGF. Elle favorise l’amélioration des pratiques et postures professionnelles en consultation, l’amélioration de l’accompagnement pluridisciplinaire des femmes qui ont vécu une MGF et contribue à la prévention des pratiques de MGF.
    • EcolHuma publie son rapport d’impact qui détaille notamment les résultats d’une étude menée dans l’objectif d’évaluer les effets de la plateforme ÊtrePROF sur le développement professionnel des enseignants. Cette évaluation, avec une double approche qualitative et quantitative, a mis en évidence une augmentation du sentiment d’efficacité des enseignants, une amélioration des pratiques pédagogiques en classe et une augmentation du temps d’apprentissage des élèves conduisant à une amélioration des résultats scolaires des élèves.
    • La Fondation FDJ a mené avec EY une évaluation concernant l’impact de l’ensemble des actions de la Fondation sur les cinq dernières années. L’étude met en avant de mesurer que chaque euro engagé par la Fondation a généré 3,4 euros de création de valeur sociale pour la société. La fondation a aussi réalisé la mesure de l’impact de de son action de la Fondation sur les bénéficiaires. Ainsi le soutien de la Fondation a contribué à permettre à des associations d’agir auprès de 300 000 bénéficiaires dont 84 % se sentent davantage motivés à l’issue de l’accompagnement dont ils ont bénéficiés.
    • Le Service Civique Solidarité Seniors (SC2S), qui se fixe pour ambition de mobiliser, 10 000 jeunes en Service Civique auprès de 200 000 personnes âgées d’ici 2026, est accompagné par le Laboratoire E&MISE de l’ESSEC pour évaluer son impact social, avec le soutien  de Malakoff Humanis.  L’étude met en avant que SC2S permet de rompre l’isolement de 71% des séniors interrogés à domicile et en établissement. 65% des seniors interrogés déclarent avoir un meilleur moral grâce à la présence des jeunes. Le programme a aussi un effet sur le lien intergénérationnel : 43% des seniors ont le sentiment d’avoir changé de regard sur la jeunesse et de mieux la connaître. SC2S a également des effets positifs sur les jeunes en service civique : un tiers des jeunes en Service Civique interrogés souhaite continuer de s’engager dans le médico-social, principalement auprès des “ainés”. 87% d’entre eux déclarent également s’être sentis utiles lors de leur Service Civique et 86% disent qu’ils ont développé des compétences.
    • Kimso a réalisé une étude pour mesurer les effets de son propre accompagnement sur ses clients. Il en ressort que 94% des clients interrogés ont amélioré leurs connaissances sur l’évaluation d’impact, 78% ont intégré l’évaluation dans leurs pratiques. 52% ont convaincu de nouveaux partenaires et financeurs.

     

    A l’international

     

    • Kiva, organisation à but non lucratif qui permet aux internautes de prêter de l’argent à des institutions de microcrédit dans des pays en voie de développement, a partagé les résultats d’une évaluation de son impact social conduite par le cabinet spécialisé 60_Decibels. Parmi les résultats clé figurent l’accès à des financements pour des personnes qui en sont éloignées, l’effet de levier créé par les prêts accordés par Kiva et la hausse du sentiment de confiance des propriétaires d’entreprises ayant bénéficié des prêts.
    • Martin Abel, Eliana Carranza, Kimberly Geronimo, et Maria Elena Ortega publient pour la Banque Mondiale une étude portant sur le rôle des incitations salariales temporaires pour encourager le travail formel au Mexique. Les emplois de premier échelon du secteur formel offrent des salaires de départ faibles mais une croissance substantielle ensuite. En combinant des données d’enquête et des données de sécurité sociale, les chercheurs notent que le versement d’une incitation salariale pendant six mois accroît l’emploi formel des diplômés de l’enseignement professionnel de 4,2 points de pourcentage (14,5 %) par rapport à l’année précédente au cours des deux premières années, grâce à une augmentation de 5 points de pourcentage (25 %) de l’emploi formel chez les diplômés de l’enseignement professionnel.
    • Des chercheurs de la London School of Economics ont étudié une intervention ayant eu lieu en Macédoine du Nord visant à enseigner à des enfants au primaire la persévérance (grit) (défini comme la capacité de maintenir l’effort et l’intérêt vers des objectifs à long terme). A l’aide d’un essai contrôlé randomisé sur environ 33 000 élèves répartis dans 350 écoles, les chercheurs ont mis en évidence que les élèves exposés signalent des améliorations de leur capacité d’autorégulation, par rapport aux élèves du groupe témoin. Les impacts sur les élèves sont plus importants lorsque les élèves et les enseignants sont exposés au parcours que lorsque seuls les élèves en bénéficient. Cependant, les élèves ayant bénéficié de l’intervention obtiennent un score plus faible sur la dimension de la constance de leur motivation, ce qui suggère qu’ils sont moins enclins à maintenir leur intérêt pour un objectif pendant de longues périodes.
    • Quel est l’impact d’un cours sur l’usage  des smartphone proposés à des collégiens en Italie ? Marco Guia, Tiziano Gerosa, Gianluca Argentina et Lucilla Losic se sont penchés sur cette question en réalisant un essai contrôlé randomisé auprès de 3659 étudiants, en mesurant l’utilisation problématique des smartphones, la compétence numérique et le bien-être général. Les élèves ayant bénéficié de l’intervention montrent une diminution significative de l’utilisation problématique des smartphones ; mais aucune augmentation de la compétence numérique et du bien-être.
    • Pour comprendre l’impact des programmes de master internationaux proposés par l’Institut de politique de développement de l’Université d’Anvers, une évaluation a été entreprise. Une théorie du changement  a été élaborée, distinguant trois niveaux d’impact (individuel, organisationnel et sociétal), quatre dimensions d’apprentissage (connaissances, compétences, attitudes et réseaux) et cinq voies implicites (agent de changement, réseau social, élargissement de l’accès, diversité académique, compréhension internationale). Une approche mixte a été adoptée pour valider la théorie du changement, combinant une approche du changement le plus significatif, une catégorisation et une analyse de texte de 101 histoires d’impact d’anciens élèves. Les résultats démontrent l’importance des trois niveaux d’impact et des quatre dimensions d’apprentissage pour saisir l’impact du programme. 

       

      Publications

      En France 

      • Olivier Palluault et Laura Douchet (Ellyx) publient dans la revue Education Permanente un article intitulé “Accompagner et former à l’innovation sociale de rupture” (2022). A partir de l’expérience d’Ellyx et de celle du Laboratoire Commun ANR Destins, ils y développent l’idée que l’ESS est devenue un écosystème propice aux développement d’innovations en réponse à des problématiques sociales peu ou pas satisfaites par le secteur public ou par les acteurs privés lucratifs. Les auteurs relisent tout d’abord l’évolution des besoins en formation au sein de l’ESS. Après une première période de structuration focalisée sur les grandes familles juridiques de l’ESS dans les années 1990 et une seconde sur l’émergence de l’entrepreneuriat social dans les années 2000, nous assisterions désormais à une troisième phase de structuration au sein de l’ESS, amorcée notamment par l’aggravation de certains besoins sociaux et par le recul de l’Etat-Providence. L’ESS serait ainsi entrée dans une ère de coopération impliquant largement les parties prenantes d’un projet, notamment les acteurs publics, mais aussi les acteurs privés ou les bénéficiaires eux-mêmes. Cette nouvelle ère nécessiterait alors d’accompagner les acteurs de l’ESS dans l’acquisition de nouveaux savoir-faire et savoir-être tels que la médiation ou la créativité.  Afin d’accompagner les acteurs de l’ESS dans ce changement de paradigme, le Labcom Destins a testé cinq catégories d’outils au service de l’accompagnement de “l’innovation sociale de rupture”  : 1. la formalisation de la recherche et développement (R&D) sociale envisagée comme la production de connaissances autant que d’actions innovantes ; 2. l’appel à commun pour faire coopérer des collectifs d’acteurs ; 3. la conception d’une grille Societal Readiness Levels, permettant d’appréhender la trajectoire et la maturité d’une innovation sociale ; 4. les leviers de mise en œuvre de l’innovation sociale (ex : facilitation de l’émergence, consolidation, etc.) ; 5. les nouvelles approches de mesure d’impact social privilégiant la dimension systémique et collective de l’impact à l’attribution de celui-ci à une organisation en particulier. 
      • Improve partage une réflexion sur l’anonymat des données en évaluation d’impact social. L’article fait la promotion de l’anonymat comme moyen efficace d’assurer la fiabilité des résultats. En effet, dans les études, le biais de désirabilité sociale, c’est-à -dire le fait de vouloir se présenter sous son meilleur jour à l’enquêteur, est plus fort si la personne se sait identifiée. L’anonymat permet donc d’avoir des retours des personnes interrogées plus proches de la réalité. L’anonymat est en revanche difficile à mettre en place, notamment quand la collecte de données nécessite la présence d’un enquêteur. C’est donc à ce dernier de garantir le caractère confidentiel des données qu’il collecte et d’éviter que les répondants puissent être identifiés. Si les échantillons sont restreints, il convient notamment d’éviter d’utiliser les initiales des prénoms ou noms ou de les désigner par leurs caractéristiques.
      • Antoine Sire et Maha Keramane, de BNP Paribas, ont publié une Tribune dans l’Opinion invitant à accélérer le mouvement de l’investissement à impact, plus durable et plus exigeant que celui consistant à prendre uniquement en compte les risques ESG dans une démarche de réduction des externalités négatives. Il s’agit donc de “générer des impacts positifs en fléchant les investissements sur des entreprises ou des projets dédiés à la transformation de notre monde”. Pour y parvenir, la mesure d’impact est l’un des trois piliers de cette finance à développer.
      • Carenews publie le résumé d’un échange dans le cadre des Rencontres Benevity 2022 sur le mécénat de compétences. L’article met en évidence l’accélération de cette  tendance depuis quelques années. Le mécénat de compétences est à la fois une réponse aux besoins de compétences des associations, de sens des salariés et d’engagement entreprises. Pour autant, l’impact réel doit rester la vraie finalité. Pour y parvenir, Carenews, Pro Bono Lab et Servier listent plusieurs enseignements parmi lesquels on retrouve le fait de prioriser les besoins des associations, d’intégrer le mécénat de compétences dans la stratégie RSE d’ensemble de l’entreprise, de co-construire le programme de mécénat et d’anticiper la mesure d’impact social dès le départ du programme pour qu’elle soit pertinente. 
      • Après 5 ans de travaux sur la première étude d’impact de l’ODD 17 à l’échelle de la France,  l’Observatoire des partenariats co-porté par le Rameau et la Caisse des Dépôts publie un cahier de recherche conclusif « ODD 17 : les leviers d’un changement systémique ». L’étude montre que les alliances d’intérêt général entre collectivités, entreprises et associations sont sources d’innovation sociale et territoriale, contribuent à la performance des organisations et créent de la confiance dans les projets à l’échelle collective et individuelle.
      • Thomas Delahais, Fiona Ottaviani, Annabelle Berthaud et Hélène Clot publient un article dont l’objectif est, au travers de l’exemple des indicateurs du bien être soutenable et territorialisé (IBEST) créés à Grenoble, de mettre en évidence comment une démarche dédiée à la conception d’indicateurs dits “alternatifs” peut soutenir la pratique de l’évaluation et ainsi contribuer à un meilleur dialogue entre évaluateurs et partisans de ces indicateurs. Dernièrement, l’IBEST a été utilisé dans trois évaluations, qui avaient toutes pour objectif d’interroger les politiques publiques et d’évaluer les interventions au prisme de la contribution au bien-être des populations touchées. Les résultats de la recherche montrent que les travaux menés dans le cadre de ce type de projet peuvent alimenter toutes les étapes d’une évaluation. Il est donc dans l’intérêt des évaluateurs d’intégrer ces approches d’indicateurs alternatifs dans l’évaluation. De plus, cet enrichissement de l’évaluation pourrait être utile pour d’autres structures qui ont développé ou souhaitent développer des indicateurs de bien-être pour soutenir l’élaboration de politiques alternatives.

       

      A l’international 

      • 3ie partage sur son blog un billet portant sur deux nouvelles liées à l’emploi de données dans la création de politiques publiques en Norvège. Le budget national norvégien pour 2023, récemment publié, stipule que la coopération norvégienne au développement (Norad) doit rester de haute qualité et être basée sur la connaissance. Le ministère travaille actuellement au renforcement et au développement de systèmes et de méthodes permettant de mieux mesurer et analyser les résultats. En plus de ce document d’orientation général, le gouvernement norvégien a récemment lancé sa politique de sécurité alimentaire qui souligne l’importance de s’appuyer sur les preuves issues des évaluations d’impact et de processus pour s’assurer que les efforts déployés ont l’effet positif le plus important possible.
      • Mathilde Pellizzari, chercheuse du centre de Sociologie de l’Innovation des Mines de Paris, publie sur le site Government Outcomes Lab de l’Université d’Oxford un article portant intitulé “La sociologie de la création de valeur : l’interaction entre la mesure et la formation de la valeur publique”. Après avoir exposé plusieurs manières de définir la valeur sociale, elle conclut que les décideurs doivent être conscients de la manière dont le processus d’évaluation des résultats sociaux et économiques façonne la valeur et les activités réelles visant à produire.
      • Véronica Escudero, chercheuse à l’Organisation internationale du Travail a rédigé dans l’ouvrage “Global Labour in Distress, Volume II” un chapitre intitulé “How Impact Evaluation Is Shaping the Design of Labour Market Policies,” dans lequel elle passe en revue les progrès réalisés jusqu’à présent dans la littérature sur l’évaluation d’impact en mettant l’accent sur l’économie du travail ; avant d’examiner les obstacles que la profession de l’évaluation d’impact doit surmonter pour parvenir à une utilisation encore plus large des techniques d’évaluation qui continuent à façonner la conception des politiques du marché du travail.
      • Le CIRIEC (Centre International de Recherches et d’Information sur l’Economie Publique, Sociale et Coopérative de l’Université de Liège) publie un papier intitulé “De l' »impact social » à la « valeur sociale » : une approche holistique de la mesure de la « valeur sociale » de l’ESS,” revenant sur l’extension de l’évaluation au secteur de l’économie sociale et solidaire, et plaidant pour l’adoption d’une approche plus large de la de la contribution de l’ESS à la communauté locale (et à la société dans son ensemble) que celle impliquée par le terme impact. Il propose un cadre conceptuel basé sur la notion de « valeur sociale », qui nécessite de considérer la valeur de la contribution de l’ESS (Bouchard, M. J. ed., 2009) liée à la présence de l’organisation elle-même et non seulement de ses activités. 

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        Note de Veille rédigée par Clara Cohade et Louis Raynaud de Lage, sous la direction d’Elise Leclerc.